C’est à la lumière d’une petite lampe à pétrole que j’écris ces lignes. La radio grésillante camerounaise passe une vieille chanson bamiléké. Perdu à Fossong Ellelem, un groupement sur les flancs reculés des monts Bamboutos, au bout d’une route qui ne va pas plus loin. Les personnes qui arrivent ici ne viennent pas par hasard. Je viens de passer une journée de prospection épuisante, mais fructueuse.

Fossong Ellelem est un village dans les nuages. A 1700 m, en bordure des hauts-plateaux Bamiléké, ce village surplombe la forêt tropicale humide de Korup, une forêt qui fait partie des très rares ayant survécu à la dernière glaciation. On y trouve donc des espèces d’arbres uniques, certaines ayant 60 millions d’années. Sur cette forêt très humide et chaude, située à 250 m d’altitude, souffle un vent qui condense les nuages sur les bords abrupts des monts bamboutos ce qui baigne Fossong Ellelem dans une brume semi-permanente.